Des entreprises font pression sur le Brésil pour qu’il renonce à une loi menaçant la forêt

Une quarantaine de supermarchés, de chaînes de restauration à emporter et d’autres groupes de renom installés au Royaume-Uni menacent de boycotter les produits brésiliens si les législateurs de ce pays ne renforcent pas les lois pour protéger la forêt amazonienne. Dans une lettre ouverte adressée le 5 mai 2021 aux députés et sénateurs du Congrès national du Brésil, les entreprises exhortent les parlementaires à ne pas adopter un nouveau projet de loi connu sous le nom de PL 510/2021. En vertu de ce projet, la situation foncière des entreprises du secteur privé ou des propriétaires individuels serait régularisée dès lors qu’ils auraient occupé « leurs » terres avant 2014. Selon les règles actuelles, les terres doivent avoir été occupées avant 2011. Les organisations de protection de l’environnement et les représentants des communautés locales dénoncent une démarche qui revient à légaliser l’appropriation illégale de terres et de forêts domaniales. De plus, pour recevoir le titre foncier, les nouveaux propriétaires n’auraient plus besoin de faire l’objet d’inspection sur site. Le projet lèverait de nombreuses autres barrières à l’accaparement des terres. Les signataires de la lettre précisent que si la PL 510/2021 ou une législation similaire devait être adoptée, ils « n’auraient d’autre choix que de reconsidérer [leur] soutien et l’utilisation des produits agricoles brésiliens dans leur chaîne d’approvisionnement ».