En Espagne, les livreurs de repas sont désormais considérés comme des salariés

Le 11 mai 2021, le gouvernement espagnol a signé le décret qui oblige les entreprises de livraison de repas installées en Espagne à accorder le statut de salarié à leurs coursiers (loi Rider). Les sociétés concernées ont 90 jours pour se conformer aux nouvelles règles. Selon les calculs du ministère du Travail espagnol, ce sont près de 17 000 coursiers actuellement sans contrat de travail qui seraient concernés. Les firmes du secteur critiquent la mesure. Pour Adigital, l’association qui représente les entreprises de l’économie digitale en Espagne, ce décret est un coup dur pour l’avenir de l’économie numérique dans le pays.

Quoi qu’il en soit, la plupart des entreprises de livraison ont déjà commencé à se préparer au changement réglementaire pour construire de nouveaux modèles économiques qui leur permettront de rester rentables. La filiale espagnole de l’entreprise néerlandaise Just Eat Takeaway a embauché en direct une partie de ses coursiers et couvre les pics de demande avec des salariés d’entreprises de transport. D’autres, comme la start-up espagnole Glovo, ont choisi d’engager du personnel par le biais d’agences de travail temporaire. Il s’agit de la première loi qui régule le secteur des plates-formes numériques en Europe. De son côté, le 24 février, la Commission européenne a ouvert une période de consultation publique sur les règles potentielles qui pourraient s’appliquer à l’échelle de l’Union.