Dans l’IE n° 334, nous notions que les investisseurs commençaient à se mobiliser contre l’antibiorésistance en soutenant l’initiative Investor Action on Antimicrobial Resistance. Dans ce contexte, l’association de défense des actionnaires spécialisée sur les critères ESG, The Shareholder Commons, a présenté, le 4 mai, un projet de résolution à l’ordre du jour de l’assemblée générale des actionnaires de McDonald’s Corporation qui se tiendra le 20 mai prochain. La proposition a été co-déposée par le Trinity College de l’université de Cambridge et la société de gestion française Amundi AM.
Les supporters de cette résolution soulignent que l’utilisation excessive d’antibiotiques dans l’élevage d’animaux à des fins alimentaires contribue à la résistance aux antimicrobiens et menace la santé mondiale en réduisant l’efficacité des antibiotiques. Outre les pertes en vies humaines et l’augmentation de la pauvreté qui en résultent, la résistance aux antimicrobiens pourrait faire baisser le PIB mondial de 3 % d’ici 2030 et de près de 4 % d’ici 2050.
Cette résolution externe demande à McDonald’s de commander et de divulguer une étude sur les coûts externes environnementaux et de santé publique générés par l’utilisation d’antibiotiques dans sa chaîne d’approvisionnement ainsi que ses conséquences pour les actionnaires. Les investisseurs encouragent également l’entreprise à prendre des mesures – notamment en discutant d’un scénario optimal et global au niveau de l’industrie alimentaire – afin d’éliminer ou d’internaliser les coûts de la résistance aux antimicrobiens, et à décrire comment les politiques et procédures de l’entreprise, telles que le lobbying, pourraient affecter la réalisation de ce scénario.