Depuis quelques années, la pression s’accentue sur les agences de communication pour qu’elles cessent leurs prestations envers les secteurs d’activité controversés, particulièrement les entreprises impliquées dans les énergies fossiles. Au-delà de cette dimension militante, la promotion des « activités fossiles » par ces agences présente un risque d’image, réglementaire et bientôt juridique dans l’espace communautaire. En effet, le 17 janvier 2024, le Parlement européen a adopté la directive européenne interdisant le greenwashing et les informations environnementales trompeuses (593 voix pour, 21 contre et 14 abstentions).
Le 14 janvier 2024, la presse internationale a dévoilé les relations entre le géant de la communication et des relations publiques Edelman et la Fondation Charles Koch. La déclaration de revenus (990-PF) pour l’année 2022 de la Fondation Charles Koch montre en effet qu’Edelman représente son troisième plus important prestataire de services. Le conseil d’administration de la fondation est présidé par le milliardaire Charles Koch, très impliqué dans les combustibles fossiles. Par ailleurs, la fondation s’emploie de longue date à semer le doute sur le climat et, en 2022, a soutenu financièrement plusieurs entités très actives dans la promotion du scepticisme climatique.
Or, le géant des relations publiques a fait de nombreuses déclarations sur le climat au cours de la dernière décennie, en s’engageant notamment à esquiver les projets faisant la promotion du déni climatique. Edelman a fait sa première déclaration officielle visant à éviter de travailler sur des campagnes niant le réchauffement climatique en 2014. En 2015, l’entreprise a rompu ses liens avec le plus grand lobby pétrolier américain (American Petroleum Institute), puis avec tous les producteurs de charbon. Pour Duncan Meisel, directeur exécutif du collectif Clean Creatives, ce partenariat avec une partie du réseau Koch remet sérieusement en question les engagements publics d’Edelman.