Le 11 mars, la banque sino-britannique HSBC a annoncé que, le 28 mai prochain, elle proposerait au vote de ses actionnaires un projet de résolution sur ses engagements envers la lutte contre le changement climatique. Dans cette résolution, la banque s’engage à publier et à mettre en œuvre une politique visant à éliminer progressivement le financement des centrales alimentées au charbon ainsi que les mines de charbon thermique au sein de l’Union européenne et de l’OCDE d’ici 2030, et d’ici 2040 dans les autres régions du monde. Cette démarche a été saluée par des organisations telles que l’association britannique d’actionnariat engagé ShareAction qui avait déposé un projet de résolution externe à l’ordre du jour de l’assemblée de HSBC, mais qui l’a retiré à la suite de l’annonce faite par le groupe.
L’initiative prise par HSBC est importante car, si de plus en plus de banques prennent des engagements pour renoncer petit à petit au charbon, celles qui ont des activités significatives en Asie sont, et de loin, les moins entreprenantes sur cette question. Une autre organisation a cependant décelé une faille dans l’engagement de HSBC. La branche de gestion d’actifs de la banque n’est, en effet, pas incluse dans l’engagement. Or, celle-ci détient des participations dans des groupes qui prévoient de construire 73 centrales à charbon dans 11 pays d’Afrique et d’Asie. La capacité potentielle de ces centrales est estimée à 99 gigawatts, soit la puissance nécessaire pour alimenter en électricité au moins quatre fois le secteur résidentiel en France. Dans son analyse, le Center for Research on Energy and Clean Air (CREA) souligne également que ces centrales pourraient occasionner environ 18 700 décès par an à cause de la pollution de l’air, sans compter les admissions d’urgence à l’hôpital, les naissances prématurées et l’absentéisme au travail.