En 2023, l’Organisation européenne des consommateurs (BEUC) a déposé une plainte visant les allégations trompeuses relatives au climat de plusieurs compagnies aériennes européennes. À la suite de cette plainte, la Commission européenne a annoncé le 30 avril 2024 qu’elle avait lancé, conjointement avec le réseau des autorités de protection des consommateurs (CPC) de l’Union, une action pour pratiques trompeuses (greenwashing) contre 20 compagnies aériennes, parmi lesquelles Air France, easyJet, KLM, Lufthansa et Ryanair.
La Commission reprochait notamment aux entreprises leurs affirmations selon lesquelles les émissions de CO2 liées aux vols pourraient être compensées grâce au paiement par les clients de frais supplémentaires en vue de soutenir des projets climatiques ou moyennant l’utilisation de carburant durable (sustainable aviation fuel – SAF). Elle les accusait aussi d’avoir recours aux termes « vert », « durable » ou « responsable » de manière inconsidérée et générale, ou d’affirmer qu’elles s’orientaient vers la neutralité carbone nette, et ce, sans engagements, sans objectifs ni dispositifs de contrôle indépendants, clairs et vérifiables. De plus, elle faisait remarquer que les firmes se servaient d’autres artifices comme des calculateurs ou des comparateurs d’émissions de CO2 appliqués à des vols spécifiques, sans fournir de preuves scientifiques suffisantes quant à la fiabilité de ces calculs.
Le 6 novembre 2025, la Commission européenne a annoncé qu’elle avait conclu un accord avec ces sociétés. Dans le cadre de cet accord, ces dernières s’engagent à cesser d’utiliser des allégations environnementales considérées comme trompeuses par les autorités nationales de protection des consommateurs de l’Union.
Les compagnies promettent ainsi : de ne plus affirmer que les émissions de CO2 d’un vol spécifique peuvent être neutralisées, compensées ou directement réduites par des contributions financières des consommateurs à des projets de protection du climat ou à des carburants d’aviation alternatifs ; de n’employer le terme « carburants d’aviation durables » que s’il est étayé par des clarifications appropriées ; de s’abstenir d’utiliser un langage ou une terminologie verte vague ; de fournir plus d’informations sur les affirmations concernant les performances environnementales futures avec des échéanciers clairs, des étapes précises et les types d’émissions concernées ; de garantir que le calcul des émissions de CO2 soit affiché de manière intelligible et transparente ; et d’apporter des preuves et des informations scientifiques suffisantes pour conforter les affirmations d’amélioration de l’impact environnemental.
