Edito

Sobriété raisonnable. Les propos d’Emmanuel Macron lors du salon aéronautique du Bourget, le 19 juin dernier, ont fait couler beaucoup d’encre. Les mots du chef de l’État français semblaient prôner une forme de tempérance dans les attentes climatiques. Malheureusement, au fil des jours, les nouvelles restent désespérément maussades et rappellent qu’il faut continuer d’accélérer. Dans la mise à jour de sa feuille de route Net Zero, publiée le 26 septembre 2023, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) souligne que pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C, la demande en combustibles fossiles doit diminuer de 25 % d’ici 2030, et de 80 % d’ici 2050. Pourtant, en 2022, les nouvelles capacités pétrogazières ont augmenté de 13 % dans le monde, comme l’indique un rapport publié le 13 septembre par le Global Energy Monitor (GEM). Lors de la présentation de la stratégie de sa société à New York le 27 septembre, le P.-D.G. de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a déclaré que son groupe souhaitait accroître sa production d’hydrocarbures dans les 5 années à venir. On relève toutefois des signes positifs en ce qui concerne la demande. Ainsi, selon une étude de l’institut ISEAS-Yusof Ishak du 21 septembre, la moitié des Asiatiques du Sud-Est veulent désormais une réduction radicale des subventions faites aux combustibles fossiles dans leurs pays, même s’ils craignent que cela n’entraîne une hausse des prix de l’énergie.