Les installations d’ArcelorMittal au Kazakhstan représentent un grand danger pour ses salariés

Le Kazakhstan se trouve à la 127e place (sur 167 pays analysés) dans l’indice sur la démocratie (Democracy Index) établi par l’Economist Intelligence Unit. Le pays est rangé dans la catégorie des régimes autoritaires. Dans son indice 2023 des droits dans le monde, la Confédération syndicale internationale (CSI) classe le Kazakhstan dans le groupe des pays qui n’offrent aucune garantie pour les droits des travailleurs.

Le 4 septembre 2023, l’ONG kazakhe QaraQar/Black Snow a publié une lettre dans laquelle elle exprime son inquiétude au sujet de nombreux accidents mortels survenus dans l’usine d’ArcelorMittal de Temirtaou, située à une centaine de kilomètres au sud-est de la capitale Astana, et qui seraient dus à des manquements quant aux règles de sécurité. Elle souligne que depuis le début des opérations minières d’ArcelorMittal au Kazakhstan en 1995, 13 accidents importants se sont produits, faisant plus de 140 morts et des blessés graves.

Cette lettre fait suite à un incendie qui s’est déclaré le 17 août à la mine Kazakhstanskaya et qui a entraîné l’hospitalisation de 13 mineurs, et la mort de 5 autres. L’ONG dénonce des mesures de sécurité insuffisantes et chroniques.

Le 27 septembre, le ministre des Situations d’urgence, Syrym Shariphanov, a expliqué qu’une commission d’État avait été créée, et une analyse des causes ayant conduit à cet accident a été réalisée. Selon cette commission, la direction de la société ArcelorMittal de Temirtaou n’a pas mis les moyens financiers suffisants dans ses mines et dans ses entreprises de production pour assurer de manière adéquate la sécurité industrielle ainsi que la protection contre les incendies. D’après le ministre, le manque de personnel qualifié dans la firme, le non-respect des exigences de sécurité et la faiblesse des contrôles ont contribué à l’accident.