Un rapport d’Amnesty International dénonce l’inaction de Facebook dans la prolifération des messages anti-Rohingyas en Birmanie

Depuis quelque temps, la pression s’accroît sur le groupe Meta pour son apathie face à la prolifération des discours haineux que ses plates-formes favorisent en Syrie, en Irak, en Inde, en Éthiopie, en Birmanie (Myanmar), etc. Les rapports d’ONG se multiplient. À propos de la Birmanie, un recours collectif a été déposé le 6 décembre 2021 par les cabinets d’avocats Edelson PC et Fields PLLC au nom de réfugiés rohingyas pour ne pas avoir pris de mesures contre les discours de haine envers cette population et qui ont contribué à de la violence à son égard.

Le 29 septembre 2022, Amnesty International a publié un nouveau rapport dans lequel elle montre que : les systèmes d’algorithme de Facebook amplifiaient les contenus nocifs anti-Rohingyas en Birmanie ; que l’entreprise le savait ; et qu’elle n’a pas agi pour interdire cela. Pour l’association, cette passivité a intensifié les scènes de violence qui ont accompagné les opérations de nettoyage ethnique menées contre cette population en 2017 et au cours desquelles des milliers de personnes ont été tuées, torturées, violées et déplacées.

Ce rapport très documenté met aussi en exergue la volonté des organisations de réfugiés rohingyas d’être dédommagées pour les exactions perpétrées à leur encontre avec l’appui de Facebook. Jusqu’à présent, l’entreprise a refusé d’accorder la moindre réparation, bien que, pour les victimes, elle ait tiré profit « de cette caisse de résonance créée par ses algorithmes qui a induit une hausse vertigineuse du sentiment de haine ». Amnesty a donc décidé de lancer une pétition pour réclamer au P.-D.G. de Meta Platforms, Inc., Mark Zuckerberg, d’accepter la demande de réparation de la communauté rohingya.