L’Investor Alliance for Human Rights (IAHR) est une plate-forme d’action collective sur le respect des droits fondamentaux des personnes destinée aux investisseurs. Le rapport sur les droits de l’Homme dans les entreprises (Corporate Human Rights Benchmark – CHRB) note les entreprises sur la base d’indicateurs de diligence raisonnable en matière de droits humains. Au nom de 208 investisseurs mondiaux représentant 5 800 milliards de dollars d’actifs sous gestion, l’IAHR a adressé une lettre à 106 entreprises qui ont obtenu un score nul dans le CHRB 2020. Aucune société française ne figure sur cette liste.
Pour son analyse, le CHRB utilise des indicateurs établis par les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme et le guide de l’OCDE sur le devoir de diligence pour une conduite professionnelle responsable. Les secteurs à risque pris en compte dans ce rapport sont : les produits agricoles, les vêtements, les industries extractives, la fabrication des TIC et, pour la première fois, la production automobile. Les deux tiers des constructeurs automobiles ont obtenu un score nul sur l’ensemble des mesures de diligence raisonnable en matière de droits humains, ce qui en fait le secteur le moins performant du CHRB. En 2020, l’IAHR avait envoyé une lettre à 95 entreprises sur la base de ces mêmes critères. Sur ces 95 sociétés, 79 continuent d’obtenir un score égal à zéro.
Le nombre d’entreprises qui répondent favorablement aux exigences du groupe d’investisseurs est encore très minoritaire. Pour autant, ces derniers estiment qu’il est essentiel que les entreprises communiquent publiquement sur leurs engagements en matière de droits humains, qu’elles décrivent leurs processus de diligence raisonnable ainsi que leurs actions correctives. Cela fournit aux investisseurs les informations nécessaires sur la manière dont les entreprises travaillent réellement pour s’acquitter de leur responsabilité à respecter les droits de l’Homme, et ce tout au long de leur chaîne de valeur. Pour motiver les entreprises à la traîne, certains investisseurs se disent également prêts à brandir la menace de batailles de mandats en assemblée générale et encouragent leurs pairs à demander des comptes aux entreprises récalcitrantes.