Installée au Luxembourg, Amazon EU Sarl gère les ventes d’Amazon pour le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, l’Espagne et la Suède. Selon ses comptes déposés au Grand-Duché, l’entreprise a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires record de 44 milliards d’euros (soit une augmentation de 36 % par rapport à 2019), mais une perte de 1,2 milliard d’euros. Résultat, elle n’a pas payé d’impôt sur les sociétés. Elle a même bénéficié d’un crédit d’impôt de 56 millions d’euros qu’elle peut reporter sur ses revenus futurs. Par ailleurs, elle profite d’un déficit reportable qui s’établit désormais à 2,7 milliards d’euros.
Cette situation a fait réagir une partie de la classe politique qui y voit une poursuite des pratiques d’évasion fiscale d’Amazon, qui lui évitent de « verser équitablement dans le pot commun pour le bien commun » alors qu’elle dispose des services publics des pays où elle réalise son chiffre d’affaires, de leurs infrastructures et d’une main-d’œuvre formée et en bonne santé. En ce qui concerne le groupe, en 2020, les comptes d’Amazon présentent un chiffre d’affaires de 386 milliards de dollars (dont 32 % réalisés en dehors des États-Unis), un résultat imposable de 24,2 milliards de dollars et un montant d’impôt sur les sociétés dû au titre de l’exercice de 2,9 milliards de dollars (dont 743 millions à l’étranger).