Demande

Les très bons résultats des écologistes lors des dernières élections municipales en France constituent un signal fort. Certes, le contexte sanitaire était propice et il a accordé une prime à l’électorat le plus motivé. Mais les mentalités évoluent. Elles le font d’autant plus favorablement que le mouvement embarque dans sa percée la dimension sociale. Et c’est tant mieux, car le développement durable ne peut pas être tronqué. La prise de conscience est profonde, mais l’est-elle suffisamment pour transformer véritablement la demande ? Parmi les propositions issues de la conférence citoyenne, la régulation de la publicité ou son interdiction pour les produits les plus émetteurs de GES pourrait favoriser cette transformation. Toutefois, en attendant que la demande soit réellement au rendez-vous et/ou que la réglementation l’accompagne, il est possible d’intervenir volontairement sur l’offre publicitaire en renonçant, par exemple, à la publicité des entreprises pétro-gazières, comme l’a décidé en janvier le journal The Guardian. Ou en refusant de financer les médias qui entretiennent des messages s’opposant aux attentes des citoyens, comme l’ont fait récemment plusieurs entreprises vis-à-vis de Facebook à propos du racisme. A cet égard, on peut s’interroger sur la cohérence des agences publicitaires, qui proposent gracieusement des espaces à des organisations défendant certaines valeurs et qui, dans le même temps, offrent leurs services à des sociétés dont les activités vont à l’encontre de ces mêmes valeurs.