Pas d’amélioration possible des conditions de travail sans liberté d’action pour les syndicats

Il y a près de sept ans (le 24 avril 2013), le drame du Rana Plaza (Bangladesh) – l’effondrement d’un immeuble regroupant des ateliers de confection dans la banlieue de Dacca qui avait provoqué la mort de plus de 1 100 personnes – avait mobilisé l’opinion publique mondiale. Sous l’influence de la communauté internationale, la sécurité dans l’industrie textile s’est améliorée dans ce pays, même si elle est encore loin des standards souhaités. Il serait illusoire cependant d’attendre un mouvement d’amélioration continue sans contrôle et sans implication des représentants des salariés sur le terrain. Or un rapport de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, publié le 5 mars, montre que le Bangladesh recule sur le plan des droits des travailleurs. Des enquêteurs se sont rendus à Dacca en juillet dernier pour s’entretenir avec des travailleurs du vêtement, des militants syndicaux, des représentants du gouvernement et de la société civile. Ils ont en particulier constaté que les dirigeants syndicaux étaient menacés et intimidés, ce qui entravait leur capacité à enquêter sur les signalements d’abus, dont la plupart émanaient de travailleuses (elles constituent la majorité de la main-d’œuvre de l’industrie du vêtement au Bangladesh). K. M. Ali Azam, secrétaire du ministère du Travail et de l’Emploi, a promis d’avoir avec les propriétaires des usines une « discussion approfondie » sur les conclusions du rapport.