L’extension de l’aéroport d’Heathrow jugée incompatible avec les engagements climatiques du pays

L’aéroport international de Londres Heathrow est le plus important d’Europe en nombre de passagers transportés. En 2009, le gouvernement travailliste a donné son feu vert à une extension, avec la construction d’une troisième piste. Ce projet a bénéficié alternativement d’un soutien ou d’un rejet de la part des gouvernements successifs. Finalement, les députés britanniques ont voté en sa faveur en juin 2018. Mais des organisations et des personnalités – parmi lesquelles des ONG, des autorités locales et le maire de Londres – ont saisi la justice pour contester cette décision. Le 27 février dernier, la Cour d’appel a jugé que l’autorisation de l’extension de l’aéroport accordée par le gouvernement était illégale, car elle ne tenait pas compte des engagements climatiques du pays, y compris dans le cadre de l’accord de Paris. Les juges ont estimé que pour qu’une troisième piste puisse être envisagée, il fallait qu’elle soit conforme à la politique climatique du Royaume-Uni. Le gouvernement a annoncé qu’il ne ferait pas appel de cette décision. De son côté, l’aéroport a indiqué qu’il l’attaquerait devant la Cour suprême. Cela étant, aux yeux de nombreux observateurs, ce rejet ouvre de nouvelles possibilités aux militants climatiques pour contester les grands projets sur le terrain judiciaire en Grande-Bretagne, mais aussi partout ailleurs. Pour les opérateurs d’aéroports, qui parient sur une augmentation du trafic, ce facteur de risque vient s’ajouter aux autres menaces d’origine climatique, telles que les événements météorologiques extrêmes ou la montée du niveau de la mer.