Les victimes d’un pesticide au Nicaragua saisissent la justice française

Le dibromochloropropane (DBCP) a été commercialisé durant des décennies par les sociétés Shell Oil, Dow Chemical et Occidental Chemical pour traiter les bananeraies. Diffusé dans les sols, il avait pour effet d’éliminer les vers parasites. Mais dans les années 70, des études ont montré que l’exposition au DBCP augmentait les risques de cancer et de stérilité masculine et, en 1979, le DBCP a été interdit aux Etats-Unis. Cela étant, les sociétés ont été autorisées à vendre leurs stocks à l’étranger, des stocks qui ont été écoulés jusqu’en 1983 en Amérique du Sud et aux Caraïbes. En décembre 2002, la Cour suprême du Nicaragua a condamné les entreprises à payer 490 millions de dollars à 583 ouvriers agricoles nicaraguayens. La sentence n’a jamais été exécutée. Le 6 novembre dernier, 1 234 victimes du DBCP ont assigné les trois entreprises devant le tribunal de grande instance de Paris via la procédure d’exequatur. Si cette dernière est reconnue par le tribunal, elle permettra de rendre exécutoire la décision nicaraguayenne en France, voire sur le territoire de l’Union européenne.