Un ouvrier nord-coréen poursuit un constructeur naval néerlandais pour abus en matière de travail

Les situations assimilées à de l’esclavage perdurent à travers le monde, y compris dans les chaînes de valeur des grandes entreprises. Certains pays ont instauré une législation pour lutter contre ces pratiques, comme le Royaume-Uni, ou envisagent d’en introduire une. Le 8 novembre, la fondation Thomson Reuters a révélé qu’un ouvrier nord-coréen travaillant en Pologne avait déposé une plainte aux Pays-Bas contre une société de construction navale néerlandaise dont le nom n’a pas été révélé pour des raisons de sécurité. Cette société sous-traitait une partie de son activité au chantier naval polonais Crist SA qui confiait lui-même des opérations à plusieurs autres entreprises, dont la société Armex qui aurait effectué des travaux sur le chantier avant 2016. C’est cette entreprise qui aurait employé l’ouvrier. Celui-ci a dénoncé les conditions inhumaines et assimilables à de l’esclavage dans lesquelles il était obligé de travailler. Par ailleurs, une grande partie de son salaire était saisi par le gouvernement nord-coréen. Selon l’institut de recherche néerlandais Leiden Asia Center, la Pologne a délivré près de 3 000 permis de travail à des Nord-Coréens entre 2008 et 2016. De son côté, l’Alliance européenne pour les droits de l’Homme en Corée du Nord précise que bon nombre d’entre eux sont soumis à de graves formes d’exploitation et sont forcés de rétrocéder jusqu’à 90 % de leur salaire à l’Etat nord-coréen, qui récupère ainsi des devises pour compenser les sanctions de l’ONU.