Le Nigeria semble accélérer son opération mains propres… sur les opérations passées

Elu en mars 2015 à la présidence du Nigeria, Muhammadu Buhari avait manifesté quelques mois après son élection sa volonté de combattre la corruption dans le secteur pétrolier. Le 26 janvier, à la demande de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), Jide Omokore, président d’Atlantic Energy Drilling Ltd et proche de l’ancien président Goodluck Jonathan, a été arrêté. On lui reproche d’avoir participé au détournement de plusieurs milliards de dollars sous l’ancienne présidence, notamment lors de l’attribution du permis d’exploitation de deux blocks (OML 30 et 34). Dans le même temps, mais dans le cadre d’une autre affaire, le ministre de la Justice et procureur fédéral, Abubakar Malami, a recommandé que l’accord ayant octroyé à la compagnie anglo-néerlandaise Shell et à l’italienne Eni le droit d’exploiter le block 245 soit annulé. Ce permis, qui concerne un gisement susceptible de fournir 9 milliards de barils de brut, a été attribué en avril 2011 pour 1,1 milliard de dollars. Mais au lieu d’être transféré dans les caisses de l’Etat, le montant de la transaction a été versé sur les comptes de la Malabu Oil and Gas, une société détenue par Dan Etete, ministre du Pétrole de 1995 à 1998. La recommandation propose également le recouvrement par l’Etat de la somme payée par Shell et Eni.