Microsoft ferme l’accès de certains de ses services à une unité de renseignement de l’armée israélienne accusée de surveiller massivement les Palestiniens

En mars 2020, Microsoft avait annoncé qu’elle allait vendre la participation minoritaire qu’elle détenait dans la start-up israélienne AnyVision. Cette société avait auparavant fait l’objet d’accusations qui affirmaient que sa technologie était utilisée pour surveiller les populations palestiniennes vivant dans les territoires occupés de Cisjordanie, ce qui était contraire aux principes de Microsoft. L’enquête diligentée par cette dernière n’avait pas confirmé ces dires, mais l’entreprise considérait qu’elle n’avait pas les moyens de contrôler une société dans laquelle elle était simplement minoritaire.

Le 25 septembre 2025, le journal The Guardian a révélé que Microsoft avait désactivé l’accès de l’Unité 8200, un groupe d’élite de cyberespionnage et de surveillance de l’armée israélienne, à certains services de sa plate-forme cloud Azure. Cela fait suite à une enquête menée par The Guardian, la publication israélo-palestinienne +972 Magazine et le média en hébreu Local Call selon laquelle l’Unité 8200 avait construit un système permettant de collecter, relire et analyser grâce à l’IA le contenu des appels de toute une population.

La base de données aurait représenté jusqu’à 11 500 téraoctets de données, soit l’équivalent de 195 millions d’heures d’enregistrement audio. Elle était conservée dans un centre de données de Microsoft aux Pays-Bas avant d’être transférée ailleurs, quelques jours après la publication de l’enquête. Celle-ci indique aussi que ces données ont été utilisées pour planifier des frappes aériennes à Gaza et des arrestations en Cisjordanie. À la suite de ces révélations, Microsoft reconnaît avoir lancé une enquête urgente et identifié des preuves qui corroborent certains éléments du rapport du Guardian. La direction de l’entreprise a informé le personnel de sa décision et rappelé qu’elle « ne fournit pas de technologie pour faciliter la surveillance massive des civils ».