En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un rapport qui classe le glyphosate comme cancérogène probable pour les êtres humains. En novembre de la même année, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a, de son côté, estimé qu’il était improbable que le glyphosate seul comporte un tel risque pour l’homme. Depuis, les études alimentant l’une ou l’autre thèse se multiplient. L’enjeu est de taille : d’une part, parce que le glyphosate est l’un des composants les plus employés dans les herbicides utilisés actuellement (dont le fameux Roundup de Monsanto) et, d’autre part, parce que la Commission européenne doit se prononcer d’ici au 30 juin prochain sur le renouvellement de l’approbation du glyphosate pour une durée de quinze ans. Du coup, les associations écologistes et les organisations syndicales ont regroupé leurs forces dans un domaine où elles peinent parfois à trouver une entente : l’environnement. Le 4 avril, l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA) et le Pesticide Action Network (PAN) ont décidé de lancer une action publique commune pour réclamer à la Commission européenne l’interdiction du glyphosate dans l’Union. Ce mouvement d’opinion qui s’amplifie a poussé la Commission à demander à Monsanto de publier les études ayant contribué à l’analyse de l’EFSA. Ce à quoi Monsanto a répondu qu’il était prêt à mettre ses études à disposition, mais dans des salles de lecture sécurisées, afin de protéger les informations confidentielles qu’elles sont susceptibles de contenir. Une référence à la protection des secrets d’affaires, dont une nouvelle directive européenne, contestée par de nombreuses associations et organisations syndicales, sera soumise au Parlement européen le 14 avril.