A l’occasion du lancement, le 2 avril, de la quatrième édition de son rapport sur la gouvernance en Afrique, intitulé Mesurer la corruption en Afrique : prendre en compte la dimension internationale, la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (Uneca) invite à développer les approches qui, en matière d’évaluation de la corruption, reposent sur des critères factuels, quantitatifs et objectifs plutôt que sur la perception de la corruption [comme c’est le cas de l’indice de perception de la corruption de l’association Transparency International, NDLR]. Le rapport préconise notamment de favoriser la transparence, l’accès à l’information et l’implication des citoyens. La parution de ce rapport a précédé de quelques jours une déclaration du président du Sénégal, Macky Sall, selon laquelle « l’Etat a pris toutes les dispositions pour que les ressources en pétrole et en gaz du Sénégal soient exploitées dans la plus grande transparence et dans l’intérêt des générations actuelles et futures ». Une position sage quand on sait qu’en l’absence d’une bonne gouvernance, la corruption génère endettement sans contrepartie et clientélisme, deux facteurs qui freinent le développement des populations bien plus qu’ils ne le favorisent. Ces dispositions devront rapidement se concrétiser, le Sénégal ayant découvert, ces derniers mois, d’importants gisements d’hydrocarbures qui mettront à l’épreuve ces déclarations.