Dans un rapport de 2014, la commission des lois britannique avait apporté des précisions sur la prise en compte des critères ESG (environnement, social, gouvernance) dans la gestion d’actifs, en considérant qu’elle était compatible avec la responsabilité fiduciaire de ceux qui avaient la charge de cette gestion. Partant de ce constat, un gérant de fonds, un juriste de l’environnement et un économiste du climat britanniques (Howard Covington, James Thornton, Cameron Hepburn) ont publié, le 11 février dernier, un article dans la revue Nature, dans lequel ils font part de leurs travaux. Ces derniers portent sur la recherche et la conception d’actions à l’encontre des investisseurs qui ne tiendraient pas compte, dans leur gestion, du risque climatique. Ils reconnaissent la difficulté de telles actions, eu égard aux incertitudes qui accompagnent encore aujourd’hui l’évaluation des dommages futurs dus au climat, mais relèvent aussi que les actions à l’égard des pouvoirs publics commencent à se multiplier (Pays-Bas, Royaume-Uni, Allemagne). Ils soulignent dans ce texte la nécessité, pour les gérants, de prendre en considération le risque climatique, qu’il s’agisse de la gestion de leurs portefeuilles ou de l’intervention dans les assemblées générales d’entreprises cotées, compte tenu de l’importance systémique et de l’impact que ce risque est susceptible d’avoir sur la valeur des actifs qu’ils gèrent.