Le 24 avril 2013, un immeuble abritant plusieurs ateliers de confection s’effondrait au Bangladesh (le Rana Plaza) provoquant la mort de plus de 1 100 personnes. Cette tragédie a mobilisé l’ensemble de la communauté et suscité plusieurs mesures destinées à rendre les ateliers de confection bangladais plus sûrs. Parmi ces mesures, on compte un accord sur les risques d’incendie et la sécurité des bâtiments (Accord on Fire and Building Safety in Bangladesh), auquel ont souscrit près de 200 marques internationales, dont H&M. Quatre ONG constituent un panel d’observateurs de cet accord. Elles ont conduit deux séries d’observations sur les plans d’actions correctives établis par la firme suédoise chez trente-deux de ses fournisseurs stratégiques, l’un à la fin du mois d’août 2015 et l’autre à la mi-janvier 2016. Dans les conclusions de leur analyse, datée du 28 janvier, les quatre organisations soulignent la lenteur de la mise en œuvre des engagements signés par H&M il y a plus de deux ans et demi. Elles relèvent ainsi 992 améliorations essentielles n’ayant toujours pas été finalisées, soit 37,2 % des améliorations requises, parmi lesquelles une grande proportion d’équipements devant protéger les ouvriers des incendies (sorties de secours, etc.). Les conditions de travail sont, du reste, très médiocres dans de nombreux pays. Ainsi, un article récent du quotidien britannique The Guardian met en lumière la situation des réfugiés syriens en Turquie, troisième exportateur de produits textiles vers l’Union européenne. Selon les Nations unies, 2,3 millions de réfugiés syriens vivraient dans ce pays, dont 9 % seulement dans des camps d’accueil, les autres étant livrés à eux-mêmes. Selon le Centre for Middle Eastern Strategic Studies, 250 000 réfugiés environ travailleraient illégalement en Turquie et seraient ainsi victimes de discriminations flagrantes, notamment en matière de rémunération, celle-ci ne permettant parfois même pas le paiement d’un loyer.