Le 16 avril 2022, le Washington Post a indiqué que des employés du magasin Apple Grand Central Station de New York avaient décidé d’engager une démarche pour instaurer un syndicat sur leur site. Le 21 février, le comité d’organisation a choisi de s’affilier à la centrale syndicale Workers United. Le mouvement a adopté le nom de Fruit Stand Workers United (FSWU) ; il a ouvert un site internet pour promouvoir l’initiative et répondre aux questions que se posent les salariés.
Avant de pouvoir lancer l’élection syndicale, FSWU doit prouver que 30 % des salariés non-cadres expriment le désir d’être représentés par un syndicat. Cette phase consiste à collecter des cartes d’autorisation auprès des employés (union authorization cards) et fait souvent l’objet de sévères passes d’armes entre les directions et ceux qui ont initié la démarche de syndicalisation. La collecte des cartes a débuté ; si le taux de 30 % est atteint, le vote pourra se tenir et pourrait commencer dès le mois de mai. En cas de victoire, l’ensemble des salariés non-cadres du magasin – comme c’est fréquemment le cas aux États-Unis – devront payer une cotisation entre 2 et 2,5 % du salaire brut, avec un plafond de quarante-quatre dollars.
Selon le Washington Post, les employés d’au moins trois autres magasins Apple tentent également de s’organiser en syndicat. Ainsi, le 20 avril, le magasin de Cumberland Mall à Atlanta (cent sept salariés) a déposé une demande d’élection syndicale après avoir réuni 70 % de cartes de soutien de la part des salariés du site. Les organisateurs espèrent que les élections pourront se tenir du 5 au 7 mai. Ces initiatives s’inscrivent dans un mouvement qui semble se développer outre-Atlantique, en particulier dans les sociétés technologiques ou de la nouvelle économie (Amazon, Starbucks, Google Fiber, etc.). La revalorisation du pouvoir d’achat a également l’air d’être un puissant argument de motivation en cette période de tension inflationniste et de bénéfices records pour les sociétés concernées.