La Banque européenne d’investissement (BEI) a octroyé un prêt de 100 millions d’euros en 2015 pour étendre le réseau de transport d’électricité du Népal, connecter de nouveaux projets hydroélectriques au réseau national et faciliter les échanges d’électricité transfrontaliers avec l’Inde. Mais, en 2018, une plainte déposée par des groupes de la société civile népalaise auprès de la BEI a mis en évidence une mauvaise analyse des impacts environnementaux et sociaux d’un projet de ligne de transport d’électricité dans le couloir de Marsyangdi et l’absence de consultation des communautés locales en vue d’obtenir leur consentement. En l’état, la ligne de transport, qui traverse les terres ancestrales de plusieurs groupes autochtones, affectera des centaines de ménages qui perdront leurs terres.
Le 23 avril dernier, la BEI a reconnu qu’une enquête avait révélé que certaines des allégations « concernant des lacunes dans la mise en œuvre » de ses politiques environnementales et sociales étaient « partiellement fondées ». Elle a ajouté qu’elle avait élaboré un plan d’action correctif environnemental et social, qu’un expert local indépendant l’aidera à instaurer ses recommandations et qu’elle lancera une consultation publique pour revoir sa politique et ses normes. Si le développement des énergies propres est déterminant pour les pays émergents, il peut également être source de violations des droits et libertés. Le Business & Human Rights Resource Centre (BHRRC), installé à Berlin, a ainsi enregistré, dans le monde, environ 200 allégations de violations des droits fonciers et d’abus des droits des peuples autochtones, de déplacements de populations, de violences et de menaces au cours de la dernière décennie liées à des projets d’énergie renouvelable.