L’installation de caméras de surveillance dans l’espace public peut constituer une grave menace pour les libertés individuelles lorsque ces dispositifs ne sont pas strictement encadrés, et surtout lorsqu’ils sont associés à l’intelligence artificielle. Le coup d’État du 1er février en Birmanie montre l’importance de ces risques quand de telles technologies sont fournies sans discernement à des régimes dont le comportement démocratique est très douteux. Le 12 mars, l’association Human Rights Watch a alerté l’opinion internationale sur les dangers que représentait la livraison par la société chinoise Huawei, en décembre 2020, de 335 caméras de surveillance équipées de technologies de reconnaissance faciale et des plaques d’immatriculation dans huit cantons de la capitale Naypyidaw. Des systèmes similaires sont envisagés à Mandalay d’ici à la mi-2021, et plus tard, à Yangon, la capitale commerciale. Huawei a déclaré que le logiciel de reconnaissance faciale et de plaques d’immatriculation intégré aux caméras ne provenait pas de Huawei et que l’entreprise n’était pas impliquée dans le stockage ou le traitement des données. Cependant, Human Rights Watch souligne que Huawei n’a pas précisé s’il avait sous-traité l’installation de ce type de technologie à d’autres fournisseurs.