Cela fait plusieurs années que le Qatar est sous le feu des critiques pour les conditions de travail des personnes migrantes, en particulier depuis qu’en 2010, sa désignation pour l’organisation de la Coupe du monde de football de 2022 l’a mis sur le devant de la scène. Sous la pression internationale, l’émirat engage des réformes… lentement (voir IE). Le 16 octobre, une étape décisive semble avoir été franchie. Le conseil des ministres de l’Etat du Qatar a en effet adopté deux nouvelles lois. L’une vise à établir dans le pays un salaire minimum, qui s’appliquera à tous les travailleurs sans discrimination. Son montant sera annoncé plus tard dans l’année. L’autre loi autorise les travailleurs à changer librement d’employeur. Jusqu’alors, ils devaient préalablement obtenir de la part du premier un certificat de non-objection au changement. Le ministre de l’Intérieur a également signé un décret supprimant l’obligation du visa de sortie du territoire pour tous les travailleurs. En principe, ces législations entreront en vigueur en janvier 2020. Si tout n’est pas parfait, la suppression du système de la kafala constitue indéniablement un pas en avant. Pour les 2 millions de personnes étrangères qui travaillent au Qatar, il était temps : la Coupe du monde, c’est dans trois ans.