L’Ethiopie, patrie du nouveau prix Nobel de la paix, mérite qu’on s’y intéresse

Le 11 octobre 2019, le jury norvégien du Nobel a attribué le prix Nobel de la paix à Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, pour « l’importance de ses actions en faveur de la réconciliation, de la solidarité et de la justice sociale », pour sa contribution à la paix en Ethiopie et dans les autres pays d’Afrique de l’Est, et pour « son initiative déterminante visant à résoudre le conflit avec l’Erythrée voisine ». L’œuvre est loin d’être achevée. Mais elle mérite d’être saluée et encouragée, car depuis l’arrivée au pouvoir d’ABiy Ahmed, le 2 avril 2018, celui-ci a multiplié les réformes en interne et les initiatives sur la scène internationale. Elles ont abouti à des résultats significatifs, dont la signature d’un traité de paix avec l’Erythrée. La paix, la pacification des relations ethniques et sociales, sont pour l’Ethiopie – qui, avec plus de 100 millions d’habitants, est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique – des conditions indispensables à son développement économique, et même à son développement tout simplement.

L’entrepreneuriat social est un vecteur de développement capital. Or, depuis dix-huit mois, les initiatives dans ce domaine, qui auparavant peinaient à prospérer et à trouver les financements nécessaires à leur essor, se multiplient. Elles vont de l’entreprise qui expérimente des drones pour acheminer du sang vers les centres de santé en zone rurale – où surviennent près de la moitié des décès maternels – à la société qui fournit une énergie hors réseau et des modes de paiement abordables aux communautés rurales, en passant par des ateliers de réinsertion pour prostituées. Le 12e Forum international sur l’entrepreneuriat social (Social Entreprise World Forum – SEWF), qui s’est déroulé à Addis-Abeba du 23 au 25 octobre et a accueilli plus de 1 200 délégations de cinquante pays, pourrait encore accélérer le mouvement.