Le 19 avril, la compagnie pétrolière française Total annonçait au comité central d’entreprise la création d’une nouvelle division baptisée Gaz Renewables & Power [Gas, renouvelables et électricité] pour « porter l’ambition du groupe sur la chaîne de l’électricité ». Le 12 mai, c’était au tour de Gwenaëlle Huet, directrice générale de l’activité énergies renouvelables d’Engie, de déclarer que le groupe avait l’intention d’« accélérer encore plus que ce que prévoit la programmation pluriannuelle des investissements » publiée fin avril par le gouvernement français et qu’un plan d’accélération serait présenté le 26 mai à Isabelle Kocher, la directrice générale du groupe. Le 16 mai, le quotidien britannique The Guardian révélait que l’entreprise anglo-néerlandaise Shell allait annoncer officiellement le lancement d’une nouvelle branche intitulée New Energies, qui regroupera ses activités dédiées à l’hydrogène, aux agrocarburants et aux énergies électriques, mais qui développera aussi l’énergie éolienne. Recentrage des activités, accompagnement de la transition énergétique ou mutation profonde ? Ces annonces constituent assurément un début de grandes manœuvres dans le secteur, mouvement qui pourrait s’accentuer au cours de l’année. Total a du reste indiqué le 9 mai qu’il avait fait une offre pour acheter Saft, le spécialiste français des batteries haute technologie, pour une valeur de 950 millions d’euros. Dans la foulée, Engie a annoncé le 11 mai qu’il avait acquis 80 % de Green Charge Networks, le spécialiste californien de stockage sur batteries. Force est de constater que ces acquisitions vont fournir aux acteurs de la société civile de nouveaux angles d’observation vis-à-vis des groupes, en l’occurrence l’origine des approvisionnements en minerais sensibles, mais aussi les conditions de travail afférentes.