ArcelorMittal South Africa (AMSA) est le premier sidérurgiste du continent. Les difficultés rencontrées par le groupe en Afrique du Sud (concurrence des pays asiatiques et des mini-aciéries utilisant des ferrailles, hausse du prix de l’énergie…) ont entraîné la fermeture progressive de sa division de produits longs. Environ 4 000 postes étaient concernés dans les usines de Newcastle (KwaZulu-Natal) et de Vereeniging (Gauteng), centres névralgiques de la production d’acier de construction. Les premiers licenciements ont été annoncés le 12 octobre 2025. Ils ont eu lieu malgré les protestations des syndicats, exacerbant du même coup les tensions dans un secteur qui emploie plus de 100 000 personnes à l’échelle nationale, sans compter les emplois indirects et le secteur informel.
Le syndicat majoritaire de ces usines a saisi la justice, affirmant que l’employeur avait prématurément interrompu tout dialogue constructif en mars, alors même que les perspectives d’un plan de sauvetage gouvernemental et d’un rachat par la société de développement industriel d’Afrique du Sud (Industrial Development Corporation, IDC) se concrétisaient.
Le 27 octobre 2025, le tribunal du travail sud-africain a ordonné à AMSA de réintégrer les employés licenciés. La décision dispose que l’entreprise doit indemniser les employés touchés pour les pertes de salaire et reprendre le dialogue avec le Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA) dans un délai de dix jours afin d’explorer d’autres solutions possibles aux licenciements. Selon la presse locale, le tribunal a constaté que les consultations initiales, engagées en vertu des articles 189 et 189A de la loi sur les relations de travail, n’avaient pas été menées de manière adéquate, notamment au vu de l’évolution de la situation concernant un éventuel soutien de l’État.
Les discussions avec l’État s’annoncent toutefois ardues. Le 11 novembre, ArcelorMittal et IDC ont mis fin à leurs négociations exclusives concernant la reprise potentielle de l’activité sidérurgique locale du groupe par IDC. La proposition informelle d’environ 8,5 milliards de rands (429 millions d’euros) de ce dernier a été jugée insuffisante. L’entreprise est désormais libre de rechercher d’autres investisseurs.
