Le géant mondial de l’agroalimentaire Nestlé traverse une période chaotique ponctuée par de graves scandales (pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E. Coli, utilisation de traitements interdits dans ses eaux minérales en France…), qui s’est traduite par une érosion continue du cours de son action depuis trois ans. Cette crise a atteint son paroxysme avec le limogeage surprise, le 1er septembre dernier, de son directeur général, Laurent Freixe, pour une « relation amoureuse non déclarée avec une subordonnée directe », et la démission tout aussi inattendue de son président, Paul Bulcke, le 17 septembre.
Dans ce contexte, le groupe fait aussi l’objet d’accusations à propos des revenus dérisoires des petits paysans qui l’approvisionnent ou du sucre qu’il ajoute dans ses produits destinés aux pays en développement. Il est également dénoncé pour des allégations trompeuses concernant la recyclabilité de ses bouteilles d’eau. Sur ce thème, l’association ClientEarth a annoncé le 18 septembre 2025 avoir intenté une action en justice contre Nestlé Pologne à cause des affirmations formulées par sa marque d’eau en bouteille Nałęczowianka. Sur ses bouteilles, l’entreprise utilise des slogans tels que : « Je suis fabriqué à 100 % en plastique PET recyclé* (* non applicable au bouchon et à l’étiquette) », « Je suis fabriqué à partir d’une autre bouteille » et « Je suis recyclable ». Selon ClientEarth, ces slogans donnent l’impression erronée que le plastique à usage unique ne nuit pas à l’environnement. L’association avait au préalable mené des négociations avec la multinationale, mais sans parvenir à un accord. Elle exige que Nestlé Pologne cesse d’utiliser ces messages, soulignant que de telles pratiques enfreignent la loi sur la protection des consommateurs.