Dès son entrée en fonction, Donald Trump a exprimé son opposition à l’énergie éolienne offshore qui menace la faune. Le 20 janvier 2025, il a signé un décret interdisant toute nouvelle concession offshore et tout renouvellement sur l’ensemble du plateau continental maritime du pays. Depuis plusieurs mois déjà, les Républicains invoquaient la protection des baleines pour s’opposer aux éoliennes en mer. C’est l’une des raisons qui a conduit, en 2013, le Danois Ørsted à renoncer à un projet d’éoliennes offshore au large du New Jersey. Cependant, en février dernier, l’administration Trump a licencié des employés de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) qui, justement, surveillaient l’incidence des projets éoliens offshore sur la faune marine.
Le 16 avril 2025, le secrétaire à l’Intérieur Doug Burgum a demandé au Bureau of Ocean Energy Management d’interrompre la construction du projet Empire Wind 1 d’Equinor, qui prévoyait la mise en place de 54 éoliennes offshore dans le sud de l’État de New York. Il affirme que l’administration Biden a précipité son approbation sans analyse suffisante et que cela nécessite un examen plus approfondi. En 2017, le projet avait obtenu un bail du gouvernement fédéral et promettait la création de 1 500 emplois ainsi que l’alimentation à terme de 500 000 foyers. Cet arrêt pourrait avoir des répercussions importantes sur les objectifs climatiques de l’État de New York.
Les opposants à la politique de Donald Trump ne sont pas en reste. Le 22 avril 2025 (célébration du Jour de la Terre), le comptroller (le directeur des finances) de la ville de New York, Brad Lander, a annoncé que les gestionnaires d’actifs qui n’auraient pas mis en œuvre des plans « zéro émission nette » robustes d’ici le 30 juin 2025 perdraient les mandats de gestion des fonds de pension de la ville, dont le montant s’élève à 280 milliards de dollars. Lors de sa présentation, Brad Lander a évoqué plusieurs revirements de la politique climatique fédérale qui ont une influence directe sur la ville. Depuis sa prise de fonction en 2022, il oriente les conseils d’administration des régimes de retraite de la ville vers un objectif de zéro émission nette d’ici 2040.
Selon les nouvelles règles, les sociétés de gestion ne devront pas se contenter de décarboner leurs portefeuilles, elles devront également inviter les sociétés qui les composent à le faire réellement. De plus, il leur faudra avoir une stratégie solide qui fait monter en puissance leur engagement et leurs votes pour faire progresser la décarbonisation, mais aussi partager leurs attentes avec les sociétés de leurs portefeuilles. Les émetteurs devront ainsi mesurer et déclarer leurs émissions de GES (scopes 1, 2 et 3), se fixer des objectifs et un plan de transition clairs pour atteindre la neutralité carbone, aligner leurs dépenses d’investissement et leurs démarches de lobbying sur ces objectifs, et prendre en considération les retombées sur les travailleurs et les communautés de la transition vers un modèle économique à faibles émissions de carbone.