Aux Philippines, les livreurs de repas à domicile sont considérés comme des salariés par l’administration

Cela fait plusieurs années que la polémique fait rage concernant le statut des chauffeurs de véhicules ou des livreurs de repas ayant recours à des plates-formes telles qu’Uber ou Deliveroo. Sont-ils des travailleurs indépendants ou des salariés avec les avantages sociaux auxquels la législation leur donne (parfois) droit ? Ces batailles, souvent juridiques ou administratives, se déroulent un peu partout dans le monde.

Le 11 octobre 2024, l’Union des livreurs de repas à domicile (Riders-Sentro) de la province de Cebu (Philippines) a annoncé que l’arbitrage régional-7 de la Commission nationale des relations de travail (NLRC) avait statué que l’entreprise Foodpanda (une filiale de la société allemande cotée Delivery Hero) et ses livreurs avaient une relation employeur-employés. Cette décision fait suite à la plainte de 18 livreurs le 17 septembre 2024.

Foodpanda et Delivery Hero Logistics Philippines, Inc. ont été condamnés à payer aux plaignants 7,4 millions de pesos (117 500 euros). La commission a aussi ordonné le rétablissement du système de rémunération utilisé de 2018 à 2020, qui prévoyait des frais de base de 55 pesos. En 2021, ce tarif avait été réduit à 25 pesos sans aucune explication de la part de la compagnie. La décision s’appuie sur plusieurs points clés, notamment le fait que la planification des horaires des livreurs n’est pas facultative. De plus, les coursiers n’ont aucune possibilité de négocier ou de modifier leurs tarifs. Ils sont « obligés d’accepter le salaire que leur dicte l’entreprise ». La compagnie peut faire appel de la décision.