La directive européenne sur le devoir de vigilance a été formellement adoptée le 24 mai 2024. Malgré ses imperfections, il s’agit d’une avancée historique qui consacre des décennies de plaidoyer de la part des ONG et des syndicats. Mais la tâche n’est pas terminée, car en matière de RSE, « il n’y a pas de ligne d’arrivée », pour reprendre un slogan de Nike qui fut l’une des premières sociétés à être interpellées sur sa responsabilité à l’égard de ses sous-traitants au début des années 90. Les émeutes en Nouvelle-Calédonie sont un autre point d’actualité qui souligne les ratés de la collaboration avec les populations autochtones pour le développement des régions. Si cette lettre essaie d’aborder, aussi souvent que possible, l’importance de leur rôle dans le développement durable, c’est parce qu’il est réel, reconnu, et que les peuples autochtones rassemblent entre 350 et 500 millions de personnes dans le monde. Pourtant, les documents d’enregistrement universel des sociétés ne mettent quasiment jamais en exergue la place qu’ils tiennent pour intégrer les entreprises dans leur milieu.