Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), environ 9,5 millions de véhicules électriques à batterie et 4,5 millions de véhicules hybrides rechargeables ont été immatriculés en 2023 dans le monde. Cela représente près d’une voiture vendue sur cinq. Malgré un trou d’air ressenti depuis quelques mois, notamment à cause de la baisse des subventions publiques à l’échelle mondiale, la tendance devrait se poursuivre, et avec elle, les risques d’atteinte à l’environnement et aux droits humains, mais aussi les aléas en ce qui concerne l’approvisionnement de matières premières et de pièces essentielles comme les batteries. La Chine représente plus des trois quarts de la capacité mondiale de production de batteries lithium-ion pour véhicules électriques.
L’association Transport & Environment (T&E) a publié le 13 mai 2024 une nouvelle étude dans laquelle elle souligne que la relocalisation en Europe de la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques vendus sur le continent diminuerait les émissions de GES liées à la production des batteries de 37 % par rapport à leur importation de Chine, soit une diminution de 133 millions de tonnes de CO2 entre 2024 et 2030. Les rejets pourraient même être réduits de 62 % si l’électricité utilisée était renouvelable.
Malheureusement, seulement 47 % de la production de batteries lithium-ion prévue en Europe d’ici 2030 sont garantis. Le reste de la capacité de fabrication annoncée risque d’être retardée, abaissée ou annulée sans des actions gouvernementales plus fortes. Il est donc indispensable que l’Europe renforce son dispositif d’aide grâce à la Banque européenne d’investissement et au fonds européen consacré aux batteries pour soutenir les investissements dans les méga-usines. L’Europe devra aussi aider les industriels à transformer et recycler les minéraux issus des batteries, car ils pourraient représenter entre 8 et 27 % des minéraux nécessaires à la fabrication ou au reconditionnement de batteries d’ici la fin de la décennie.