Teleperformance signe un accord mondial avec UNI Global Union sur les conditions de travail et la liberté syndicale

À la suite de ses « démêlés » avec les associations, syndicats et investisseurs financiers, mais surtout après l’annonce d’une enquête par le gouvernement colombien sur les conditions de travail des salariés du groupe dans le pays et la spectaculaire chute du cours en Bourse de son action qui a eu lieu dans la foulée, la direction de Teleperformance semble avoir radicalement changé de posture.

La firme a ainsi déclaré avoir signé le 1er décembre 2022 un accord mondial avec la fédération syndicale internationale UNI Global Union. Celui-ci vise « à renforcer les engagements partagés en faveur des droits des travailleurs à former des syndicats et à s’engager dans des négociations collectives – tout en faisant progresser les principes sur des questions clés telles que la santé et la sécurité et le contrôle du lieu de travail ». La mise en œuvre de cet accord devrait démarrer rapidement, en commençant par la Colombie, le Salvador, la Jamaïque, la Pologne et la Roumanie. Le groupe reconnaît également UNI comme partie prenante dans le cadre de son plan de vigilance.

La société a fait son entrée dans le CAC 40 le 22 juin 2020. Depuis, elle fait l’objet d’une surveillance accrue de la part de ses parties prenantes, et le nombre de questions écrites se multiplie à l’occasion de ses assemblées générales. Lors de sa dernière réunion d’actionnaires, le 14 avril 2022, trois actionnaires représentant plusieurs investisseurs lui ont adressé 21 questions. Plusieurs d’entre elles ont concerné les conditions de travail et la représentation des salariés. Par exemple, le Forum pour l’investissement responsable (FIR) a posé une question sur l’intégration des partenaires sociaux dans le processus lié au plan de vigilance de l’entreprise. La réponse apportée par le conseil d’administration a été pour le moins décevante.

Gageons que le nouvel état d’esprit de l’entreprise débouche rapidement sur des résultats concrets en matière d’amélioration de la transparence, de dialogue avec les parties prenantes (en particulier les partenaires sociaux) et d’avancées sur le terrain, sous peine de subir un effet boomerang à cause de ce qui pourrait apparaître comme un simple effet d’affichage.