Les États-Unis déclarent que de la viande cultivée en laboratoire est sans danger pour la consommation humaine

La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a annoncé le 16 novembre 2022 qu’un produit carné dérivé de cellules animales élaboré par la société californienne UPSIDE Foods était sans danger pour la consommation humaine. Dans son communiqué, elle précise qu’elle compte autoriser cette entreprise à récupérer des cellules vivantes sur des poulets et à les cultiver dans un environnement de laboratoire afin de produire une denrée qui n’implique l’abattage d’aucun animal. La FDA a ajouté qu’elle avait engagé des discussions avec d’autres firmes, y compris avec certaines qui souhaitent cultiver des cellules de fruits de mer prélevés dans les milieux marins. UPSIDE Foods récolte des cellules sur des tissus animaux, puis produit de la chair comestible dans des bioréacteurs. Pour elle, cette chair cultivée est identique à la viande élevée de manière conventionnelle.

Il existe plus de 150 entreprises de viande cultivée dans le monde, selon l’organisation installée aux États-Unis Good Food Institute. Singapour est actuellement le seul pays où les produits carnés cultivés en laboratoire sont vendus aux consommateurs en toute légalité. Mais l’approbation américaine pourrait ouvrir les portes d’un marché alimentaire d’une autre taille. Il faudra cependant encore quelques mois avant que la viande cultivée n’envahisse les supermarchés états-uniens. En effet, chaque produit devra être validé par les régulateurs, et UPSIDE Foods doit obtenir l’approbation du département américain de l’Agriculture. On ne sait pas non plus comment les consommateurs réagiront.

L’industrie de la viande de laboratoire tient à se positionner comme une alternative respectueuse de l’environnement, à une époque où l’on se préoccupe de plus en plus de l’impact climatique de la production de viande ainsi que des problèmes d’élevage industriel et de bien-être animal. Mais la viande issue de la culture cellulaire se heurte à de nombreuses réserves au sein des organisations écologistes. Ces dernières attirent notamment l’attention sur les importantes émissions de méthane et l’ajout de plusieurs additifs chimiques. Cependant, face à d’éventuelles réticences des acteurs de la société civile (ONG, consommateurs…) et du monde de l’agriculture conventionnelle, il faudra compter sur la réaction des professionnels de la viande in vitro, dont la première association de lobby (Alliance for Meat, Poultry and Seafood Innovation) a vu le jour aux États-Unis en août 2019.