Pour beaucoup (mais pas pour tous), la période estivale est synonyme d’une pause bien méritée. Mais cette année, incendies de forêt, orages désastreux et sécheresses historiques ont sérieusement perturbé ce temps de détente. Ces événements ont rappelé la sévérité du dérèglement climatique à ceux qui en doutaient encore. Cette prise de conscience sera-t-elle durable ? Le 24 août 2022, le président Macron a ouvert le Conseil des ministres de la rentrée en affirmant que nous étions en train de vivre « une grande bascule ». Cette découverte peut surprendre, alors que les signes de cette profonde mutation se manifestent depuis plusieurs décennies déjà ; la responsabilité élargie des entreprises – une responsabilité partagée – est l’un d’eux. La RSE se propage, mais beaucoup trop lentement pour faire face à ce « grand bouleversement ». La question de l’eau en est un exemple. De nombreuses sociétés ont mis en place des mesures pour en rationaliser la consommation. Mais elles sont souvent limitées aux zones de stress hydrique élevé, voire très élevé, et, pour les secteurs industriels, aux activités les plus consommatrices, et écartent de fait l’administration. Les événements de cet été doivent impérativement nous rappeler avec force que la préservation de la ressource hydrique, comme des autres ressources, et sa juste répartition entre les usagers sont l’affaire de tous. Et sans doute pour longtemps…