Les actions juridiques à l’encontre des compagnies pétrolières se multiplient en Europe, aux États-Unis, en Australie, en Afrique du Sud, etc. Ainsi, l’organisation britannique ClientEarth a annoncé le 15 mars 2022 qu’elle avait engagé une action juridique pour dénoncer la politique climatique de Shell, mais sous un angle qui ne semble pas avoir encore été adopté jusqu’à présent. En tant qu’actionnaire de Shell, ClientEarth s’appuie sur l’article 172 du Code de commerce britannique (UK Companies Act, Section 172) pour faire valoir que les treize administrateurs de Shell n’ont pas correctement pris en compte les risques que le changement climatique faisait peser sur l’entreprise, et qu’ils doivent par conséquent renforcer leur politique. ClienEarth pense que les mesures annoncées par le groupe sont insuffisantes. De fait, l’organisation estime que les administrateurs ont manqué à leurs obligations et qu’ils peuvent être personnellement tenus pour responsables de ne pas avoir élaboré une stratégie conforme à l’accord de Paris. Elle ajoute que son action est dans l’intérêt de l’entreprise et de ses actionnaires. ClientEarth pense que plus le conseil tardera à prendre les mesures adaptées, plus la firme courra le risque de devoir brutalement se remettre en question pour conserver sa compétitivité commerciale, préserver ses actifs et relever le défi posé par les inévitables évolutions réglementaires.