Les taux d’accidents du travail sont plus élevés chez Amazon que chez ses pairs

Le Strategic Organizing Center (SOC) est une coalition de syndicats nord-américains. Il a publié le 1er juin 2021 une étude dans lequel il analyse l’accidentologie dans les entrepôts étatsuniens d’Amazon. Il a calculé qu’en 2020, le taux global d’accidents du travail dans les centres logistiques de la firme aux États-Unis était de 6,5 cas pour 100 salariés, contre 4 pour l’ensemble des entrepôts n’appartenant pas à l’entreprise et 3 pour ceux faisant partie du groupe Walmart (premier concurrent d’Amazon dans le e-commerce). Même si ce taux a reculé par rapport aux années précédentes et si le P.-D.G. du groupe, Jeff Bezos, a réaffirmé son engagement à le réduire de 50 % d’ici à 2025, il reste très élevé. Il serait en partie dû, selon les observateurs, aux cadences infernales imposées dans les entrepôts. L’étude du SOC souligne aussi que les taux d’accidents sont encore plus importants chez les sous-traitants d’Amazon. Chez DSP, par exemple, l’un de ses sous-traitants en charge de l’acheminement final des colis, ces taux étaient respectivement de 14 et 13,3 pour 2019 et 2020.

Parallèlement, les syndicats se mobilisent dans le monde entier pour normaliser leur représentation au sein du groupe. Le 14 avril dernier, une tentative en vue d’instaurer un premier syndicat dans une unité d’Amazon aux États-Unis a assez lourdement échoué (IE n° 343). De son côté, la Commission de l’Emploi et des Affaires sociales du Parlement européen réalise une enquête afin d’examiner dans quelle mesure le groupe de distribution restreint les droits et libertés fondamentaux des salariés, notamment en ce qui concerne la liberté de réunion et d’association et le droit de négociation collective. En avril, le Parlement avait proposé à Jeff Bezos de venir témoigner devant cette Commission le 27 mai. Mais celui-ci a décliné l’invitation. Aucun autre représentant d’Amazon n’a d’ailleurs participé à l’audition. Cette fin de non-recevoir ne devrait pas apaiser les relations entre le groupe et les organisations syndicales. Face ce refus, la fédération internationale UNI Global Union a fermement exprimé son indignation.