Sasol et Toyota s’associent pour développer l’hydrogène vert en Afrique du Sud

L’hydrogène reste considéré comme un vecteur d’énergie d’avenir, notamment dans le transport. Mais à plusieurs conditions. Tout d’abord, il est nécessaire qu’il soit produit par électrolyse de l’eau, réalisée à partir d’électricité d’origine renouvelable (« hydrogène vert »). Ce mode de production est encore très minoritaire. Il faut ensuite que son coût de fabrication soit économiquement viable. Certains moyens de transport, comme les trains et les véhicules lourds (camions, bus…), semblent offrir aujourd’hui les débouchés les plus prometteurs. Il convient enfin de disposer de réseaux de stations de rechargement adaptés et en mesure de répondre aux besoins. Le site H2stations.org dénombrait 553 stations en service à la fin de l’année 2020, surtout en Asie (notamment au Japon et en Corée du Sud) et en Europe (Allemagne, France…). Selon le site, 226 autres stations étaient planifiées à cette date. Aucune station active n’était recensée en Amérique latine ou en Afrique.

Le 14 avril, le groupe automobile japonais Toyota et la société pétrochimique sud-africaine Sasol ont annoncé un partenariat pour développer un écosystème complet de mobilité à base d’hydrogène vert en Afrique du Sud. Pour Sasol, il s’agit d’une opportunité pour redorer son image très détériorée sur le plan environnemental et concrétiser son ambition à devenir un leader mondial dans la production d’hydrogène vert. Les parties prévoient de développer un projet pilote qui utilisera l’un des principaux couloirs de fret routier en Afrique du Sud, à savoir la route N3 (entre Durban et Johannesburg) longue de 569 kilomètres. Elles souhaitent également introduire dans le pays des camions fonctionnant avec des piles à combustible. Pour l’instant, Toyota ne dispose d’aucun camion qui soit opérationnel pour le marché sud-africain, mais en prépare déjà pour les marchés américain et japonais, et possède une technologie solide avec la Mirai, la première berline à pile à hydrogène commercialisée dans le monde en 2014. Enfin, Sasol et Toyota envisagent l’installation d’une station de ravitaillement en hydrogène et d’élargir leur partenariat à d’autres acteurs.