Des autochtones canadiens s’opposent à un site d’enfouissement sur leur territoire traditionnel

Le peuple Attawapiskat est l’une des nations Cri résidant dans l’Ontario (Canada). Il a fait part, le 6 avril, de son inquiétude au sujet du nouveau site d’enfouissement que la société minière sud-africaine De Beers (filiale du groupe britannique Anglo American) envisage de créer sur le site de son ancienne mine de diamants Victor dans une zone humide vulnérable des basses terres de la baie James. Cette décharge serait alimentée par les déchets de démolition de la mine. Ce territoire a une importance capitale pour la subsistance de la communauté. Depuis des millénaires, le site est aussi considéré comme un endroit culturel et spirituel par la Première nation. Pour Jack Linklater, membre du conseil des Attawapiskat, il est inconcevable qu’une autre catastrophe comme celle qui a eu lieu à Juukan Gorge en 2020 en Australie se produise sur leur territoire traditionnel. Juukan Gorge était un site sacré aborigène, vieux de plusieurs dizaines de milliers d’années, détruit par la société minière Rio Tinto en mai 2020 (voir IE). Cette affaire avait conduit le directeur général de Rio Tinto et d’autres hauts dirigeants à démissionner en septembre 2020, et son président à ne pas briguer un nouveau mandat en mars de cette année. De plus, les Attawapiskat précisent que De Beers a sollicité un volume d’enfouissement de 97 000 m3, juste sous le seuil de 100 000 m3 qui rend obligatoire la conduite d’une évaluation environnementale complète en vertu de la loi ontarienne.