Le 21 septembre dernier, plusieurs associations (Canopée, CPT, Envol Vert, Mighty Earth, Notre Affaire à Tous et Sherpa) ainsi que des organisations représentatives des peuples autochtones du Brésil et de Colombie mettaient officiellement en demeure le groupe Casino « de prendre les mesures nécessaires pour exclure le bœuf issu de la déforestation et de l’accaparement de territoires autochtones de sa chaîne d’approvisionnement au Brésil et en Colombie » dans le cadre de son devoir de vigilance encadré par la loi française (IE n° 329). La société disposait d’un délai de trois mois à compter de la mise en demeure pour respecter ses obligations (c’est-à-dire la mise en œuvre de manière effective d’un plan de vigilance).
La coalition a estimé que cette mise en conformité n’avait pas eu lieu et que de nombreuses preuves démontraient l’implication de Casino dans la déforestation et l’appropriation des terres autochtones à travers ses approvisionnements en viande bovine au Brésil et en Colombie. Le 3 mars, elles ont donc assigné l’entreprise devant le tribunal judiciaire de Saint-Etienne afin qu’elle assure une stricte traçabilité de ses approvisionnements en viande et élimine la viande et les produits transformés issus de la déforestation et de l’appropriation foncière des magasins de ses enseignes (Grupo Pão de Açúcar, Casino, Grupo Éxito…). Les organisations demandent également plus de trois millions d’euros au groupe en compensation des dommages subis par les indigènes (dégâts causés à leurs terres ancestrales et à leurs moyens de subsistance) du fait de son manquement à ses obligations. Elles réclament aussi 10 000 euros pour chacune des organisations de la coordination au titre du préjudice moral.