Le développement des technologies de collecte et de traitement des données biométriques constitue un risque important de violation des libertés fondamentales et nécessite une observation minutieuse des positions défendues par les entreprises dans ce domaine. Parallèlement, les décisions que prennent les gouvernements sont également déterminantes. Dans ce contexte, le gouvernement sud-africain vient de proposer à la consultation publique un projet de loi visant à recueillir des données biométriques de tout nouveau-né, telles que des photos des yeux, des mains, des pieds et des oreilles, voire de l’ADN. Cette mesure aurait pour but de garantir une existence juridique à tous les enfants. Toutefois, les défenseurs des libertés individuelles mettent en garde contre les risques d’abus, mais aussi de cyberattaques et de vols de données. Parallèlement, le 7 janvier, la Commission européenne a accepté d’enregistrer une initiative européenne intitulée « Initiative de la société civile pour une interdiction des pratiques biométriques de surveillance de masse » déposée par l’association European Digital Rights (EDRi). Une pétition sera lancée à la mi-février dans le cadre de l’initiative européenne citoyenne (ICE) instaurée par l’Union en 2012. Une fois lancée, la pétition devra réunir, en l’espace d’un an, au moins un million de signatures de citoyens issus de sept États membres au minimum. Après cela, la Commission disposera de six mois pour indiquer les suites qu’elle compte donner à l’initiative.