Les remèdes traditionnels au secours des peuples autochtones délaissés par leurs gouvernements

Le déploiement des campagnes de vaccination contre la COVID-19 un peu partout dans le monde redonne un peu d’espoir. Mais les informations scientifiques et les statistiques sont encore très loin d’être rassurantes. Dans ce contexte, de nombreuses communautés autochtones ont commencé à s’organiser pour pallier un certain désengagement de leurs gouvernements à leur égard et se sont tournées vers les remèdes traditionnels pour tenter de contrer les ravages du virus. Tout en rappelant la prudence avec laquelle il faut engager ces démarches et l’importance de les faire reposer sur des bases scientifiques, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a créé, en juillet 2020, un comité consultatif avec les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies. Ce comité est composé d’experts de renommée internationale et prévoit d’apporter un soutien sur la sécurité, l’efficacité et la qualité des thérapies de médecine traditionnelle face à la COVID-19.

Dans un article datant du 7 janvier, la fondation Thomson Reuters a relaté comment le peuple Kayapó de l’État du Pará (Brésil) utilise une préparation à base de plantes pour se protéger contre les pires effets de la COVID-19. Les résultats semblent convaincants puisque sur une population estimée à 12 000 personnes, moins de 20 seraient décédées des suites d’une infection alors que les communautés amazoniennes ont été très touchées aux premiers stades de la pandémie. Ce constat doit, bien sûr, être analysé avec précaution. Mais il témoigne de l’importance qu’il convient d’accorder à la contribution de la nature pour répondre aux menaces naturelles qu’elle peut présenter par ailleurs, ainsi que de l’intérêt d’établir davantage de ponts entre la recherche scientifique et les médecines traditionnelles. Cela étant, les leaders de la communauté Kayapó ont interdit à quiconque de divulguer le nom de l’espèce végétale utilisée dans le traitement pour empêcher que leurs forêts ne soient davantage dépouillées de leurs ressources. Cette précaution n’est peut-être pas inutile si l’on se réfère aux malheureuses expériences du passé.