Les crises qui secouent nos sociétés ne sont souvent que la manifestation de profonds malaises qui couvaient depuis longtemps et qui n’ont jamais été véritablement traités. Ce sont des moments que l’on doit impérativement saisir. Le racisme systémique est une réalité vécue et reconnue par bon nombre de nos contemporains. Plusieurs représentants d’entreprises connues ou moins connues ont exprimé leur soutien au mouvement « Black Lives Matter ». Ce n’est ni absurde ni déplacé. Car l’entreprise qui se dit responsable est également celle qui se sent concernée par les questions de société et qui a pleinement conscience de son appartenance à un écosystème global. C’est aussi celle qui sait reconnaître qu’elle peut avoir une responsabilité, même lointaine, dans la construction et la persistance d’un contexte général permettant l’émergence de telles situations.
Dans ce contexte, se taire, c’est accepter les « toxines » produites par le système et fertiliser le terrain qui favorise leur propagation. Mais parler et ne pas agir, c’est faire preuve d’hypocrisie et s’exposer à des effets boomerang. A ce titre, un article publié par la Harvard Business Review présente les dix engagements que toute entreprise devrait prendre pour faire progresser la justice raciale. C’est pourquoi la prise en compte des enjeux de société devrait systématiquement imprégner les « raisons d’être » qui se multiplient actuellement dans les entreprises. A condition, bien sûr, que tout cela dépasse le stade du slogan. Les crises sont donc de puissants révélateurs et le rappel brutal de réalités parfois enfouies. Il faut s’en saisir avec d’autant plus de conviction qu’elles font presque toujours émerger des visions de la société diamétralement opposées et qui s’affrontent. Les choix que l’on fait alors sont déterminants pour l’avenir.