Les entreprises américaines prennent leurs distances avec la reconnaissance faciale

Les logiciels combinant l’intelligence artificielle et la reconnaissance faciale suscitent, depuis quelque temps, une importante polémique, surtout lorsqu’ils sont destinés aux forces de police. Les opposants à ces technologies affirment, preuves à l’appui, que leur utilisation aboutit à de sérieux biais, notamment lorsque ces logiciels sont appliqués aux populations noires, asiatiques ou aux femmes (voir IE). Ces soupçons de « partialité » ont d’ailleurs conduit le New Hampshire et la Californie, ainsi que plusieurs villes des Etats-Unis, à en interdire l’emploi par les forces de police (IE n° 306). Le mouvement mondial de révolte contre le racisme, déclenché par la mort de George Floyd le 25 mai dernier, a accentué le phénomène de rejet de ces technologies. Les entreprises qui les proposent prennent elles-mêmes leurs distances vis-à-vis de ces outils. Le 8 juin, la société IBM a déclaré qu’elle ne vendrait, ne développerait et n’engagerait plus de recherche sur les systèmes de reconnaissance faciale dans un futur proche. Le 10 juin, Amazon a annoncé un moratoire d’un an sur l’utilisation par la police de son très controversé dispositif Rekognition (voir IE). Et le 11 juin, le groupe Microsoft a, à son tour, assuré qu’il ne vendrait pas de technologie de reconnaissance faciale aux services de police des Etats-Unis tant qu’il n’y aurait pas de loi fédérale, fondée sur les droits humains, pour encadrer cette technologie.