Coronavirus et catastrophes naturelles et écologiques : un très mauvais cocktail

Selon les données publiées en janvier dernier par l’INPE, l’institut brésilien de recherche spatiale, le nombre d’incendies dans la forêt amazonienne a augmenté de 30 % en 2019 par rapport à 2018. Et cela pourrait être pire en 2020, notamment en raison de la progression de la déforestation illégale en Amazonie. Au cours du premier trimestre 2020, l’Etat du Pará a ainsi enregistré une hausse de la déforestation de plus de 240 % par rapport à 2019. L’épidémie de coronavirus a conduit le pays à réduire ses efforts pour protéger l’Amazonie et les groupes pratiquant la déforestation illégale profitent de la situation pour intensifier leurs activités. Selon l’association brésilienne des constructeurs automobiles, les ventes de tracteurs à chenilles ont atteint des niveaux records au cours des trois premiers mois de 2020. Ces engins sont utilisés dans deux cadres : la construction civile, très ralentie actuellement au Brésil, ou le déboisement. L’augmentation des ventes laisse penser que la déforestation devrait monter en flèche, alors que la pandémie se propage en Amazonie. L’an dernier, la fumée des incendies a balayé les grandes villes brésiliennes, créant de nombreux problèmes respiratoires. Cette année, alors que le pays est déjà aux prises avec un virus qui provoque des difficultés respiratoires, la situation pourrait s’aggraver.

En Inde, la saison des cyclones va débuter très prochainement. Aussi, pour essayer de respecter les exigences de distanciation sociale, le pays devra-t-il doubler la place disponible pour abriter les victimes. Cela signifie que les écoles et les collèges, actuellement fermés en raison de l’épidémie de coronavirus, et d’autres bâtiments, devront peut-être être transformés en abris. Mai et juin sont également les mois les plus chauds en Inde. L’an dernier, une intense vague de chaleur a provoqué de nombreux décès. Sans accès à l’eau ou à des espaces plus frais, la santé de la population pourrait être exposée à de sérieux risques durant la période de confinement. Les hôpitaux, déjà sous pression avec l’épidémie, pourraient être confrontés à plus de difficultés encore face à ces vagues de chaleur.

Les Philippines, quant à elles, doivent déjà répondre aux besoins des milliers de personnes déplacées par une éruption volcanique en janvier et par les cyclones de l’année dernière. Aux Philippines, la saison de la mousson commence en mai, mais la plupart des tempêtes qui traversent chaque année le pays surviennent entre juin et août. Le pays devra alors gérer simultanément, avec des équipements de protection individuelle qu’il faut souhaiter adéquats, des conditions météorologiques extrêmes et l’épidémie.