La fracturation hydraulique consiste à injecter, à haute pression, de l’eau, des produits chimiques et du sable sous la terre pour fracturer le schiste argileux et libérer les hydrocarbures piégés. Le procédé peut également déclencher des tremblements de terre (IE n° 193). Une étude récemment publiée par l’autorité pétrolière et gazière britannique (Oil and Gas Authority – OGA) a conclu qu’il était impossible de prédire la probabilité ou l’ampleur des séismes provoqués par la fracturation. De nombreuses voix affirment en outre que ce procédé pollue les nappes phréatiques et qu’il est totalement incompatible avec l’objectif du pays : mettre un terme à l’utilisation de combustibles fossiles d’ici à deux décennies. Le 2 novembre, la secrétaire d’Etat aux Affaires, à l’Energie et à la Stratégie industrielle, Andrea Leadsom, a annoncé qu’elle imposait un moratoire à la fracturation au Royaume-Uni. La décision aligne l’Angleterre sur le reste du pays. La fracturation a déjà été suspendue en Ecosse en 2013 et le gouvernement gallois a imposé un moratoire en 2015. Mais la décision laisse au gouvernement la possibilité de relancer le procédé dans les années à venir. Pour les opposants à la fracturation hydraulique, le gouvernement a gaspillé des millions de livres versés par les contribuables et a perdu une décennie, alors qu’il aurait dû poursuivre d’autres objectifs. De son côté, Jeremy Corbyn, le chef du parti travailliste, pense qu’il s’agit de greenwashing et que la fracturation reviendra sur le devant de la scène le 13 décembre si les conservateurs sont réélus.