Il faut anticiper l’accélération de la robotisation en aidant les travailleurs vulnérables à s’adapter

Le nombre de robots dans le monde a plus que doublé en deux décennies et ce mouvement devrait encore s’accélérer dans les cinq prochaines années. Cette tendance pose la question de l’emploi. En mars 2018, le think tank britannique Overseas Development Institute (ODI) indiquait dans une étude que d’ici à quinze ou vingt ans, le coût des robots intervenant dans la fabrication des produits manufacturés pourrait, en Afrique subsaharienne, être inférieur à celui de la main-d’œuvre et générer un chômage de masse (IE n° 277). L’institut de recherche Oxford Economics vient d’apporter une nouvelle contribution à cette problématique. L’organisme estime que d’ici à 2030, 20 millions d’emplois pourraient être supprimés dans le monde en raison de l’accélération de la robotisation dans le secteur manufacturier, soit 8,5 % de la main-d’œuvre. Les effets pourraient surtout peser sur les régions à bas revenu en affectant diversement les différents secteurs d’activité. Mais selon les calculs d’Oxford Economics, les gains de productivité et la croissance économique pourraient compenser ces pertes d’emploi. Les chercheurs constatent aussi que si la robotisation peut stimuler la croissance, elle peut également aggraver les inégalités de revenu. Aussi encouragent-ils toutes les parties concernées, y compris la communauté des affaires, à se mobiliser en redistribuant plus uniformément les dividendes produits par la robotique et en aidant les travailleurs vulnérables à s’adapter aux bouleversements attendus.