Une étude appelle à une transformation radicale de nos modes d’alimentation

D’ici à 2050, la population mondiale devrait augmenter de 30 %. Le pouvoir d’achat moyen devrait, lui aussi, progresser considérablement, accélérant de fait les besoins en une alimentation plus riche. Les effets négatifs de l’agriculture sur le plan mondial sont déjà visibles (déforestation, pénurie d’eau, pollution et appauvrissement des terres, rejets de GES…). Mais dans l’avenir, ces impacts pourraient s’aggraver de 50 % à 90 % si nous ne modifions pas radicalement notre régime alimentaire et les systèmes de production agricole. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par vingt-trois scientifiques internationaux, publiée le 10 octobre dans la revue britannique Nature. Cette étude, très complète, évalue l’impact de la production alimentaire mondiale sur l’environnement par type d’aliment (besoins en eau, en terre, engrais, azote, émissions de GES). Selon Marco Springmann de l’université d’Oxford, qui a dirigé l’équipe de recherches, pour offrir à la planète une chance de nourrir sa population, la consommation de bœuf et de lait dans les pays occidentaux devrait être réduite respectivement de 90 % et de 60 % et remplacée par cinq fois plus de haricots et de légumineuses. Des initiatives allant dans ce sens existent déjà un peu partout dans le monde, mais c’est une transformation globale qui est nécessaire. Et sans une intervention volontariste des gouvernements, elle ne pourra se réaliser.